Portrait

Sarah s’implique dans le développement de son territoire

Le moins qu’on puisse dire, c’est que Sarah est « Folle de son territoire ». C’est en Seine Saint-Denis qu’elle a toujours vécu, étudié et travaillé. C’est aussi en Seine Saint-Denis qu’elle a décidé de créer une entreprise pour rendre justice à ce territoire souvent injustement décrié.

Durée de lecture : 5 minutes

Rendre à la Seine Saint-Denis ce qu’elle lui a donné. Sarah en a fait un fil rouge de sa vie professionnelle, qu’elle commence en intégrant l’administration de collectivités territoriales.

Elle est conseillère au sein du Conseil Départemental quand elle décide, juste avant ses 30 ans, de franchir le pas de la création d’entreprise.

« C’était après mon congé maternité, explique-t-elle. J’ai eu le temps de me poser et de penser à ce que je voulais accomplir. Alors je me suis lancée car je ne veux pas avoir de regrets ».

Convaincue de la valeur de son projet, Sarah ne sait cependant pas comment s’y prendre et décide de combler ses lacunes en stratégie et gestion d’entreprise en suivant la formation CréaJeunes (aujourd’hui devenue « Je deviens entrepreneur ») de l’Adie, qui lui permet de structurer son projet.

« J’avais réfléchi à mon projet sans jamais penser à comment je vais gagner de l’argent, sélectionner mes prestataires, etc… », se souvient-elle, amusée.

Son projet ? Il relève le défi original de faire le pont entre les grandes entreprises qui s’implantent de plus en plus nombreuses en Seine Saint-Denis et les talents des entrepreneurs locaux, dont les perspectives de développement sont souvent limitées aux frontières de leurs quartiers.

Elle commence par proposer un service de conciergerie aux salariés des grandes entreprises. Nourri par les retours de ses clients, son business model évolue et elle élargit son offre en proposant des services directs aux entreprises, allant de la mise en relation avec des fournisseurs ou prestataires de services locaux pour l’entreprise elle-même, (d’entretien ou de traiteur par exemple) à la mise en place d’animations de bien-être pour stimuler la créativité et la cohésion des collaborateurs.

Aujourd’hui, Sarah est une entrepreneure épanouie. Son entreprise, Samara Services, fonctionne à plein, avec une salariée qui l’appuie sur la logistique des prestations.

« On me demande souvent si c’est compliqué d’être chef d’entreprise quand on est femme, jeune, noire et de Seine Saint-Denis. Tout ce qu’on voit comme des freins, je l’ai toujours considéré comme une force », Sarah Services directs aux entreprises

Depuis 2 ans, le succès de Samara apporte la démonstration de la valeur des prestations des entrepreneurs locaux, qu’elle appelle avec fierté ses « talents », triés sur le volet et coachés avec doigté pour répondre aux besoins des grands comptes.

« Chaque fois qu’on me fait un retour positif sur une prestation ou qu’un de mes talents me dit qu’il réalise une part importante de son chiffre d’affaires grâce à mon travail, c’est une immense source de satisfaction », se réjouit-elle.

Mais Sarah ne compte pas s’arrêter là, car d’autres quartiers, partout en France, présentent les mêmes défis et les mêmes opportunités que la Seine Saint-Denis et elle compte bien contribuer à les relever.

Au sein du prestigieux incubateur de start-ups de HEC à Station F, elle réfléchit au changement d’échelle de son activité pour permettre demain à d’autres territoires de mettre en place des synergies vertueuses entre petites et grandes entreprises.


Je partage ce portrait :

edito right

Celles et ceux qui font l'Adie