Séverine, entrepreneure financée par l'Adie, a lancé son activité de prothésiste ongulaire à Val de Meuse en Haute-Marne

« C’est gratifiant de se dire que c’est moi qui fais avancer la barque avec mon entreprise. Aujourd’hui, je ne me vois pas faire autre chose. Mon activité est devenue une réelle passion ! »
Très active, Séverine commence très tôt à se lancer dans le monde du travail. À 18 ans, elle arrête ses études, ouvre sa première entreprise en tant qu’aide à domicile et s’occupe durant 3 ans de personnes dépendantes et indépendantes. C’est lorsqu’elle devient maman qu’elle décide de se réorienter vers l’hôtellerie et la restauration.
Il y a 7 ans, les médecins diagnostiquent à Séverine une sclérose en plaque qui nécessite de suivre de lourds traitements et influence son état de santé. Loin de se laisser abattre, Séverine apprend à vivre avec et continue de travailler. Malheureusement, son dernier employeur voit cette maladie comme une contrainte et met fin à son contrat de travail.
« Mon dernier emploi était dans un casino de jeux et à cause des traitements très lourds je ne pouvais plus travailler de nuit. J’ai fait une demande de modification de mes horaires qui a été refusée et un jour, j’apprends que je suis licenciée, en plein Covid. »
Séverine décide de prendre ce licenciement comme un signe ! Comme un coup de Poker, elle annonce à son conjoint qu’elle souhaite créer une entreprise dans l’esthétique.
« Je me suis posée la question de savoir qui voudrait de moi avec mon CV médical ? Même si c’est quelque chose que l’on n’est pas obligé de dire à son employeur, ma maladie se voit. Un jour je vais boiter, un jour je vais être très fatiguée, un autre jour je ne verrai plus bien. »
Partant de ce constat, Séverine se dit qu’elle n’a rien à perdre mais tout à gagner en créant son propre emploi. Encouragée par son conjoint qui croit en son projet, elle commence par suivre durant 3 mois un CAP esthétique et obtient un stage dans un salon.
« J’ai aimé travailler en institut mais, au fil du temps, je me suis aperçu que je préférais faire les ongles. De plus, je n’avais pas la capacité physique d’être esthéticienne. Rester debout de longs moments, ce n’est plus possible pour moi. »
Elle change alors de voie pour se lancer dans la prothésie ongulaire. Étant encore en période de pandémie de Covid-19, Séverine suit cette formation à distance et réalise toutes les démarches administratives en ligne ou par téléphone. C’est à la sortie du confinement, en mai 2021, qu’elle ouvre son entreprise Nail’s by Severine à son domicile.
Quelques mois après le lancement de son activité, Séverine contacte l’Adie pour une demande de financement afin de renouveler son matériel et son stock. Un an plus tard, l’Adie lui accorde un nouveau microcrédit pour l’achat d’un véhicule lui permettant de se rendre au domicile de certaines clientes qui ne peuvent pas se déplacer.
Plus de 2 ans après l’ouverture de Nail’s by Severine, celle-ci peut se féliciter d’avoir réussi son coup de Poker ! Le nails art est devenu une vraie passion et surtout, son métier.
« Mon agenda est bien rempli ! je me suis constituée une clientèle fidèle avec qui j’ai noué de vrais liens. J’ai aussi une grande communauté qui me suit et me soutient sur mes réseaux sociaux. Et surtout, en février 2024, je me lance dans un nouveau challenge : prendre un local pour mon activité. »
Situé sur la place principale de Montigny le Roi, ce local permettra à Séverine de recevoir sa clientèle dans de meilleures conditions mais aussi de diversifier ses prestations. En plus du nails art et de la pose de cils, elle proposera un espace de vente de produits cosmétiques. Séverine envisage aussi des partenariats avec des petits entrepreneurs locaux qui réalisent des bougies artisanales ainsi que des diffuseurs de parfums afin de leur donner plus de visibilité.
« J’ai jonglé entre les difficultés liées à la création d’entreprise et ma maladie mais malgré tout je n’ai jamais eu de doute. J’ai la chance d’avoir eu le soutien inconditionnel de mon conjoint qui m’a suivie dans toutes les étapes de la création de mon entreprise. Cette entreprise, c’est un projet familial, c’est le projet de toute une vie. »