Sophie, bénévole et donatrice à Fumel

« Il y a plein de gens motivés qui veulent créer des entreprises. Il faut absolument les aider ! »
Installée à Fumel depuis 10 ans, Sophie est déterminée à contribuer à son développement économique.
Native de Normandie, elle arrive dans le Lot-et-Garonne avec son mari, qui y a grandi, après une carrière bien remplie à la tête du groupement d'intérêt économique chargé des relations entre les fournisseurs et le réseau français d’une société de vente de matériel de radiologie médicale et une vie entre Paris, Marseille, Lyon et la Normandie.
Lorsque ce dernier décède en avril 2020, Sophie choisit de faire face à son deuil en se rendant utile.
« Ça a été dur au début mais je ne pouvais pas rester comme ça. Je voulais m'impliquer dans quelque chose d'autre. Il fallait que j'avance »
En mai 2020, elle propose ses services à l’agence Adie d’Agen. Au plus fort de la crise, elle commence par prêter main forte aux conseillers dans le suivi des prêts après des entrepreneurs dont l’activité avait été suspendue par le premier confinement.
« On appelait les créateurs d’entreprise pour prendre de leurs nouvelles et trouver avec eux des solutions pour de sortir de la crise ».
Depuis 2 ans, elle assiste les conseillers des agences d’Agen et ponctuellement de l’agence de Cahors en instruisant notamment des demandes de microcrédit et en représentant l’Adie auprès de partenaires locaux.
« Je me souviens de la première personne que j’ai financée. Elle venait emprunter 2 000 euros pour acheter une voiture. Quand j’ai réalisé qu’elle avait dû faire des pieds et des mains sans voiture pour venir de Fumel jusqu'à Agen, et tout ça pour pouvoir se financer l’achat d’une voiture, ça m'a donné la chair de poule. »
La ville préfecture d’Agen est à une heure de Fumel, et la sous-préfecture de Villeneuve-sur-Lot à 40 minutes de route.
Convaincue de la nécessité de simplifier la vie et de soutenir les initiatives des habitants du Fumelois, elle se met en tête d’ouvrir une agence de proximité de l’Adie à Fumel. Pauline, la conseillère de l’agence d’Agen, partage son analyse et appuie sa démarche. Sophie se met à la recherche d’un lieu et saisit l’opportunité d’un local libéré par son kiné, parfait pour accueillir les porteurs de projet.
Dans ce territoire enclavé et rural, encore hanté par le fantôme d’un passé industriel révolu, qui a perdu 40 % de ses emplois en 20 ans, et compte le taux de chômage le plus important du département, un engagement comme celui de Sophie fait toute la différence.
« Il faut sortir Fumel du marasme de la fermeture de l’usine. La ville et ses alentours en sont encore très endeuillés. Les magasins ferment… Et pourtant, on est 5 minutes de la Dordogne où le tourisme est très dynamique. Et il y a aussi plein de gens motivés qui veulent créer des entreprises. Il faut absolument les aider ! »
Ce qui motive Sophie au quotidien, c’est l’énergie des porteurs de projets qu’elle reçoit. Elle pense souvent à l’énergie communicative d’une cheffe d’entreprise qui l’a beaucoup marquée, Marie, qui après avoir travaillé pour les industries pharmaceutiques et agro-alimentaires, a passé un CAP de carrosserie pour devenir réparatrice automobile.
« Des gens comme ça, on ne peut pas les bloquer ! Il y a trop de freins administratifs au retour à l'emploi et à la création d'entreprise. »