Prix Créadie 2025 : 8 lauréats pour célébrer l’impact de l’entrepreneuriat populaire

Dans une France aux prises avec une conjoncture économique dégradée et un chômage à la hausse, encore trop peu de gens savent que l’Adie permet de créer, chaque mois, 1 500 emplois, en donnant les moyens d'entreprendre à des personnes dont les projets n’auraient pas pu voir le jour sans un microcrédit et un accompagnement.

Cet entrepreneuriat populaire, l’Adie et ses partenaires le célèbrent depuis 16 ans à travers un concours unique qui récompense les initiatives des petits entrepreneurs des territoires : Créadie, dont l’édition 2025 est parrainée par le créateur de contenus Victor Habchy.

“Dans un contexte de remise en cause des financements publics alloués aux associations, l’action de l’Adie démontre que chaque centime investi dans l'accompagnement à la création d'entreprise est un investissement gagnant pour l’ensemble de la collectivité nationale“, explique Frédéric Lavenir, Président de l’Adie.

C’est ce que démontre le retour social sur investissement (SROI) tout juste rendu public par l’Adie. Calculé en prenant en compte les coûts évités (revenus et aides sociales versées) et les recettes générées (cotisations sociales, patronales, fiscalité et retombées économiques sur les sous-traitants et la consommation dans les territoires) grâce à l’action de financement et d'accompagnement des entrepreneurs par l’Adie, le SROI permet de chiffrer le retour de cet investissement initial à près du quintuple.

Les Prix Créadie mettent en lumière l’entrepreneuriat populaire qui fait vivre les territoires

Au-delà de l’impact économique, l’action de l’Adie se mesure également à l’aune de la diversité des trajectoires individuelles qu’elle permet d’infléchir.

Les lauréats de l’édition 2025 du concours Créadie illustrent non seulement l’impact de l’entrepreneuriat populaire sur les territoires en y implantant ou en y faisant revenir des services et des savoir-faire mais aussi le rôle du microcrédit accompagné comme levier d’insertion professionnelle pour les plus de 25 000 personnes à qui il permet chaque année de rebondir, se réinventer et développer des entreprises pérennes.

“Depuis 16 ans, le Concours Créadie met en lumière les réussites de l’entrepreneuriat populaire, auxquelles tout un chacun, quels que soient ses origines, son milieu social, ses moyens financiers, ou les difficultés qu’il rencontre, peut s’identifier en se disant “pourquoi pas moi ?’”, poursuit Frédéric Lavenir.

Les catégories du concours récompensent non seulement l’audace des jeunes entrepreneurs mais aussi les initiatives qui stimulent la vie économique locale, portent une démarche écologique, ou représentent, par leur simple existence, un acte de résilience personnelle. Cette année, deux nouvelles catégories distinguent les entrepreneurs remarquables des quartiers populaires et les initiatives portées par les femmes.

Les lauréats du Prix Créadie 2025 sont :

Pukua TEMATAUA - lauréat du prix Vitalité des territoires, financé et remis par Azulis Capital, réintroduit la culture de la vanille sur l’île de Fangatau, en Polynésie française

Pukua, 43 ans, est apiculteur sur l’île de Fangatau depuis quatre ans. Né à Tahiti, il a choisi de revenir s’installer sur son île natale dans les années 2000. Après avoir travaillé dans différents domaines, il s’est tourné vers l’apiculture, produisant aujourd’hui son propre miel. En 2024, il s’est lancé dans un nouveau défi : la culture de la vanille, afin de diversifier les activités économiques de son île et d’inspirer les jeunes générations. Soutenu par l’Adie, qui lui a permis d’acquérir le matériel nécessaire pour ses plantations, Temataua voit son entreprise comme un héritage destiné à sa fille et une opportunité de développement pour Fangatau.

Marie Ketsia LEMBA - lauréate du prix Jeune, financé et remis par la Fédération Nationale des Banques Populaires, une jeune entrepreneure engagée pour l’insertion professionnelle des jeunes.

Marie Ketsia, 26 ans, est fondatrice de JEAMS, une entreprise dédiée au placement d’étudiants en alternance avec une attention particulière portée à l’inclusion, la diversité et le handicap. Titulaire d’un master en ingénierie d’affaires, elle a travaillé dans le recrutement et la gestion de talents avant de se lancer, forte aussi d’une expérience en direction de centre de vacances qui lui a permis de développer ses compétences en management. C’est en constatant les difficultés rencontrées par de nombreux jeunes pour décrocher une alternance, et les besoins des entreprises en quête de profils motivés, qu’elle a décidé de créer JEAMS. Soutenue par l’Adie pour structurer son projet et obtenir les financements nécessaires, elle a développé un réseau de partenaires et accompagne déjà des centaines d’étudiants. Aujourd’hui, elle pilote également un cabinet de recrutement, GIMS, et vise une expansion nationale avec l’ambition de faire de l’alternance un véritable levier d’impact social et professionnel.

Radoine Ayourjil - lauréat du prix Quartier, financé et remis par BNP Paribas, rapproche les producteurs laitiers d’Ile-de-France des consommateurs

Radoine, 40 ans, a fondé Mon P'tit Lait en 2022 pour valoriser et commercialiser les productions laitières locales. Il a trouvé l’inspiration lors du premier confinement en rencontrant un éleveur en difficulté sur un marché. Avec l’aide de l’Adie et d’incubateurs locaux, il a structuré son projet et propose aujourd’hui la livraison à domicile de lait, yaourts et fromages issus de 17 fermes franciliennes, en bouteilles consignées et livrées en véhicules électriques. Après avoir testé la vente dans une boutique à l’essai à Epône, l’Adie lui a financé de quoi équiper l’ouverture d’une seconde boutique à Mantes-la-Jolie en septembre. Radoine envisage déjà d’étendre le concept en franchise. Son entreprise incarne pour lui la volonté « d’aider par le business ».

Leticia Stone Ledamba – lauréate du prix Femmes, financé et remis par Azulis Capital, défie les codes de genre avec son activité d’électricienne

Leticia, ancienne footballeuse professionnelle passée par la Ligue 1 féminine, est aujourd’hui cheffe d’entreprise dans l’électricité et la fibre optique. Passionnée par ce métier depuis l’enfance, elle a suivi des formations en électrotechnique tout en poursuivant sa carrière sportive. Confrontée aux préjugés liés à son statut de femme dans un secteur masculin, elle a choisi l’entrepreneuriat pour prouver qu’elle avait toute sa place. Grâce au soutien de l’Adie, elle développe une activité en croissance et rêve d’ouvrir un centre de formation en Afrique, pour allier sport et études. Pour elle, son entreprise est une véritable revanche sur les obstacles rencontrés et la preuve que “tout est possible”

Flavio Costa Barbosa – lauréat du prix Transition Écologique Inclusive, financé et remis par le Fonds de dotation Biocoop, innove de façon responsable avec ses jus bio consignés développés

À Villeneuve-Saint-George, Flavio est le fondateur du Jus de Mama, une entreprise qui conçoit et distribue des jus bio aux recettes originales, alliant fruits, légumes et épices. Inspiré des pratiques de consigne observées au Cap-Vert, d’où vient sa maman, il a mis en place une logistique durable : production en Val de Loire, distribution via un ESAT à Vitry-sur-Seine, bouteilles consignées et réutilisées. Soutenu par l’Adie à plusieurs étapes clés, il a surmonté les défis techniques et commerciaux pour réussir à distribuer 100 000 bouteilles en 2024. Son ambition : déployer son modèle circulaire dans d’autres régions de France et prouver qu’une filière écologique peut s’imposer malgré les contraintes.

Gwenaël Bourdin, lauréat du prix Économie Sociale et Solidaire, financé et remis par le Crédit Coopératif, dirige une entreprise de nettoyage qui met l’insertion au cœur de son projet

Gwenaël a fondé MARN’EA Propreté en 2022, une société de nettoyage engagée en faveur de l’emploi des habitants des quartiers prioritaires. Ancien chauffeur routier, il a surmonté un grave accident suivi de quatre années de rééducation avant de rebondir dans le secteur du nettoyage, où il a gravi les échelons jusqu’à devenir responsable d’agence. Avec l’appui de l’Adie pour renforcer sa trésorerie, il développe à son tour, aujourd’hui, une entreprise solidaire et ambitieuse, à la tête aujourd’hui de 18 salariés dont il fait sa priorité. Gwenaël rêve de transformer son entreprise en franchise, et de l’ouvrir davantage aux personnes en situation de handicap.

Thibaut Camus - lauréat du prix Coup de Coeur, financé par la France Mutualiste, invente des snacks apéritifs healthy

Thibaut, 21 ans, a fondé Natur’Apéro, une jeune entreprise innovante spécialisée dans la fabrication de snacks apéritifs sains. Sa première gamme est composée de pop-corns salés, éclatés à l’air chaud – une méthode plus saine et répandue aux États-Unis – et contenant 65 % de matière grasse en moins que les versions traditionnelles. Plusieurs saveurs sont déjà disponibles (paprika doux & fleur de sel, tomate provençale, paprika fumé, sel de Guérande), et d’autres sont en cours d’élaboration. Après un Bac Pro Électrotechnique, Thibaut s’est très tôt orienté vers l’entrepreneuriat. Inspiré par sa passion pour le sport et l’alimentation saine, il a voulu proposer une alternative plus équilibrée aux apéros classiques. Aujourd’hui, ses produits sont distribués dans plusieurs points de vente, dont Intermarché, et en ligne via son site internet. Grâce à sa détermination et au soutien de l’Adie, il ambitionne de développer de nouveaux formats adaptés aux professionnels, d’élargir sa gamme avec des boissons apéritives non alcoolisées et de multiplier les points de vente dans les prochaines années.

Belinda Agbenou - lauréate du prix Coup de cœur, financé par la France Mutualiste, prend soin des personnes fragilisées avec la socio-esthétique

Sourde de naissance, Belinda est dotée d’une énergie qui lui a permis d’explorer de nombreux univers avant de trouver sa voie : coiffure, commerce, restauration, puis management en aéroport. Victime de harcèlement et frappée par un AVC à 30 ans, elle s’est reconstruite grâce à la rééducation et à la découverte de la socio-esthétique. Forte de son vécu, elle s’est formée en esthétique et accompagne aujourd’hui les publics fragilisés à travers des soins qui restaurent l’estime de soi. Soutenue par l’Adie, elle exerce auprès d’Ehpad, d’associations et de particuliers, et a récemment été nommée Référente des socio-esthéticiennes d’Aquitaine au sein du Comité de Socio-Esthétique. Son ambition est de renforcer la reconnaissance de ce métier et montrer que le handicap peut être une force.