Portrait

À Anduze, dans le Gard, Steban partage sa passion à travers la Maison de Steban

« À un moment, dans la vie d’un entrepreneur, il y a une situation de survie qui arrive. Grâce aux expériences que l’on vit, on sait qu’on peut aller au bout de nos rêves. L'Adie m’a beaucoup aidé à les atteindre. »

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À 52 ans, Steban est un chef d’entreprise accompli, toujours aussi passionné par le monde des spiritueux qu’à son commencement. Mais avant d’en arriver là, il est passé par bien des étapes de vie.

Plus jeune, Steban se spécialise dans le commerce grâce à une formation à Montpellier, mais il se rend vite compte que ce n'est pas sa destinée. Alors, il part sur l’Île de la Réunion où il passe 23 ans de sa vie, bercé par les arômes que peut apporter l’île paradisiaque. Décidé à changer son quotidien, il fait ses premiers pas dans le secteur de l’immobilier et 4 ans plus tard, il finit par ouvrir sa première entreprise. Pendant près de 10 ans, Steban vit de son métier et devient responsable de 5 agences immobilières sur l’île.

« J'étais très fier de ce que je faisais, de mon métier, mais j’en voulais plus. Il manquait quelque chose dans ma vie. » 

Par manque de temps, fatigué par l'exigence que demande son poste, le jeune homme quitte tout pour retourner en Europe, et plus particulièrement en Belgique. Son nouveau rêve ? Entamer une carrière de musicien, soit un changement de carrière radical. Mais, parallèlement, il conserve un lien fort avec la culture réunionnaise et vend de la vanille, sélectionnée par son oncle. En effet, Steban est convaincu que la culture de l’épice sur l’île dont la qualité est très réputée, représente une vraie opportunité commerciale. Il finit même par séduire des gastronomes belges étoilés.

« La vanille m'a ouvert tellement de portes que j’ai pu ouvrir un commerce spécialisé dans ce domaine à Bruges. Cela marchait si bien que j’ai même eu l’idée un peu folle d’ouvrir un musée de la vanille à Bruxelles. »

Malheureusement, le projet d’ouverture d’un lieu dédié à la vanille dans la capitale belge n’aboutit pas. À cause du contexte économique local, Steban perd tout l’investissement financier qu’il met dans son projet.

« J’ai perdu énormément d’argent dans cette histoire. C’était un coup dur à la fois moralement et économiquement. »

Steban prend alors un nouveau départ. Il quitte sa vie liégeoise et son activité de musicien, et rejoint à nouveau la France, plus précisément à Aigues-Mortes, dans le Gard. Ce choix de ville n’est pas anodin puisqu’il voulait se rapprocher de son père, vivant dans l’Hérault, et renouer avec l’histoire des épices qui lui tient tant à cœur.

« Aigues-Mortes est la capitale du sel. Les premiers épiciers français sont originaires de Montpellier, et leurs bateaux partaient d’Aigues-Mortes pour Bruges. Y emménager, c’était un beau clin d'œil à l’histoire. »

C’est ainsi que Steban reprend la vente de vanille et des épices dans son nouvel environnement. Mais cette fois-ci, il ne reste pas seul : son père l’aide dans son entreprise. Malheureusement, une fois de plus, le chemin du néo-gardois est peuplé d'embûches : il fait face à la crise sanitaire. Touché violemment par cette énième difficulté, sans avoir un seul client apte à acheter ses produits, il doit réagir au plus vite.

« À ce moment, je me rends compte qu’il va falloir rebondir pour survivre, et très vite. »

Avec sa compagne, ils proposent alors aux petits producteurs locaux de la ville de Nîmes (boulanger, fromager, boucher, etc.) du rhum aux épices. Le succès est immédiat, si bien que Steban se fait un nom chez les cavistes les plus réputés d’Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur.

« Contre toute attente, le fait d’être dans une situation de blocage nous a ouvert des portes. » 

Pour aller plus loin, à la fin de la crise sanitaire, Steban et sa compagne créent officiellement la Maison de Steban et poursuivent leur effort de prospection chez les cavistes locaux. À Anduze, dans le Gard, ils finissent par ouvrir un local et recrutent leurs premiers salariés. Pour continuer le développement de son entreprise, Steban a besoin de nouveaux moyens économiques. Cependant, toutes les banques lui ferment leurs portes à cause de la situation financière délicate qu’il avait en quittant la Belgique.

Dos au mur, il fait des recherches sur internet et tombe sur le site de l’Adie. Il prend rendez-vous en ligne et est reçu dans l’agence Adie de Nîmes. Sa conseillère l’aide à préparer une demande de microcrédit, elle est acceptée en une semaine seulement.

« Heureusement, l’Adie nous a donné de l’élan pour pouvoir recruter et créer de la trésorerie. Je ne remercierai jamais assez ma conseillère pour son aide financière et pour la création de mon business plan. »

Aujourd'hui, la Maison de Steban possède 180 revendeurs en France. Steban vit un rêve éveillé. La marque est si prisée, grâce à la sélection minutieuse des épices créées, qu'elle est victime de son succès ! De retour d’un rendez-vous professionnel en Italie, l'entrepreneur gardois a pu faire la rencontre d’un revendeur qui pourra l’aider dans les mois à venir à s'exporter à l'international. Pour autant, Steban ne souhaite pas sauter les étapes.

« La Maison de Steban, c’est le sens de ma vie. Il y a une forme d'histoire qui vient du cœur et je remercie l’Adie de m'avoir aidé à réaliser mon rêve. L'Adie est un tremplin d’espoir pour nous les entrepreneurs. »


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Celles et ceux qui font l'Adie