Abderrahmane parcourt Nevers et les alentours avec son food truck et son concept de kebabs en cône

« Tant que j’aurais la force de faire ce que j’ai envie de faire, je ne lâcherai rien. »
En véritable couteau suisse, Abderrahmane a fait le tour des métiers et des magasins de Nevers. Originaire de l’Allier, il arrive à Nevers à 18 ans et se lance dans un CAP boucherie. Il travaille 4 ans dans ce domaine, puis démissionne pour faire le tour de la France : de Brest à Marseille, en passant par Orléans et Paris. Tout au long de son périple, il enchaîne différentes professions : maçon, travailleur en usine, et dans le commerce. Après cela, il décide de suivre une formation d’agent de sécurité, puis il rentre à Nevers, où il travaille pendant 10 années dans ce secteur.
Mais le rêve d’Abderrahmane, c’est de travailler pour lui, à son compte. Il fait le tour de la question jusqu’à imaginer un drôle de concept : des kebabs en forme de cône.
Tandis que cette idée germe dans un coin de sa tête, Abderrahmane passe les examens pour devenir ambulancier.
« Je me suis dit : pourquoi pas moi ? Qui ne tente rien n’a rien. Si je ne me lance pas, personne ne va le faire à ma place, je le fais au risque de me planter. »
Mais c’est aussi à ce moment qu’il découvre qu’il est atteint de polyarthrite. Pendant deux ans, il est paralysé du côté droit.
Sa maladie ne paralyse pas pour autant son énergie ni son envie d’aventures, bien au contraire. C’est en triant ses vieux papiers, qu’il retombe sur le dossier déjà avancé de son projet de kebabs. Il reprend et complète son dossier, tout en se renseignant sur le fonctionnement d’un food truck.
« Les gens me disaient que j’étais complètement fou de me lancer là-dedans. Parce que je n’étais pas en état même de tenir un stylo. C’était devenu trop lourd. Mais j’ai suivi des séances de kiné, et petit à petit ça s’est arrangé et je me suis lancé. »
Il se retrouve une nouvelle fois confronté à des difficultés avec l'épidémie de la Covid 19 en 2020, mais il décide de poursuivre son projet. Avec un ami, il rachète un camion de déménagement, qu’il refait et aménage lui-même en food truck. Bricoleur, et touche à tout, Abderrahmane travaille en parallèle de son projet pour le financer.
Mais pour terminer son camion et se fournir en matériel nécessaire à la fabrication de ses kebabs en cône, il a besoin de 10 000 €. Après avoir enchaîné les refus des anques, il se tourne vers la BGE, qui l’accompagne et lui parle de l’Adie pour son besoin de financement. Abderrahmane obtient un prêt qui lui permet de financer les derniers travaux du food truck, la machine à Kebab, le matériel du camion, l'électricité et le gaz.
« L’Adie représente beaucoup pour moi : elle m'a permis d’avancer sur mon projet et m’a fait confiance. Parce que faire confiance à des gens qui n’ont pas de revenus, qui n’ont rien du tout, c’est pas tout le monde. »
Aujourd’hui, il travaille avec les associations au sein desquelles il est inscrit et la mairie de la ville. Avec elles, il organise des petits événements dans les villages isolés. Ils font des animations, et lui vient avec son camion et prépare des sandwichs kebabs en cornets.
Au-delà de ça, il est présent sur d’autres événements d’envergure et tous les midis, on peut le retrouver sur le circuit Magny cours à Nevers. Il a de nombreux projets en tête, et notamment celui de franchiser son concept.
« Je donne tout ce que j’ai dans mon entreprise, pour réussir à fond dans ce que j’entreprends. Tant que j’aurais la force de faire ce que j’ai envie de faire, je ne lâcherai rien, ça c’est sûr. »
Si, ambitieux, il réussit toujours ce qu’il entreprend, c’est parce qu’il le fait d'abord pour l’avenir de sa fille de 8 ans, pour être certain qu’elle ne manquera de rien.
Vous souhaitez en savoir plus sur son concept de Kebabs en forme de cônes ? Retrouvez Abderrahmane sur son compte Facebook.