Belinda, socio-esthéticienne à Talence en Gironde

Je sais ce que c’est que de se sentir rejeté, d’être mal dans sa peau, de perdre sa dignité. C’est ce qui m’a poussée à m’engager dans cette voie.
Belindaest une femme d'une grande résilience, et qui transforme un parcours semé d'embûches en une véritable source de force et d'inspiration. À 40 ans, elle mène un projet qui lui tient à cœur : la création de son entreprise de socio-esthétique, un métier qui allie soin et accompagnement psychologique. Dans sa ville de Talence, près de Bordeaux, elle exerce cette activité avec passion et conviction depuis avril 2024. Son entreprise, qui fonctionne en micro-entreprise, n’a pas encore de site internet, mais Belinda fait connaître son travail par le bouche-à-oreille et la recommandation.
Femme de combat, son histoire commence avec des défis personnels, notamment une surdité profonde due à une méningite contractée lorsqu'elle n’avait que six mois. Un handicap invisible qui l’a poussée à lutter dès son enfance contre la discrimination et l'isolement, mais qui a aussi forgé son caractère et sa détermination.
« Je n'ai jamais voulu être une victime. J'ai décidé de me battre et de transformer mes difficultés en force. »
Belinda a grandi loin de sa famille biologique, confiée à la DDASS à la suite de l'incapacité de ses parents à l'élever. Elle se souvient de cette époque comme une période difficile mais formatrice.
Son parcours professionnel a été varié. Avant de se tourner vers le secteur de la socio-esthétique, elle exerce dans des domaines aussi différents que la coiffure, le commerce et la restauration. Elle travaille pendant plusieurs années en tant qu’assistante manager à l’aéroport Charles de Gaulle, elle subit un burn-out en raison de harcèlement et de discriminations. Ce fut un moment charnière, qui la pousse à reconsidérer sa vie professionnelle.
« Ce fut une épreuve difficile, mais elle m’a permis de me recentrer sur ce qui comptait vraiment : prendre soin des autres et trouver une voie qui me permette de m’épanouir pleinement. »
Son parcours prend un tournant lorsqu’elle décide de se réorienter dans l’esthétique et le bien-être, obtenant un CAP esthétique-parfumerie. Elle gravit les échelons dans la grande distribution et, à 30 ans, subit un AVC, qui marque un autre tournant dans sa vie.
« Cet AVC m’a appris la fragilité de la vie, mais il a aussi été l’occasion de me reconstruire. J’ai fait une longue rééducation, et c’est là que j’ai découvert le métier de socio-esthéticienne. »
La socio-esthétique est un métier qui lui permet d’allier ses compétences en beauté et bien-être à une vocation d’accompagnement des personnes fragilisées par la maladie, le handicap ou la précarité.
Belinda se lance alors dans la création de son entreprise, soutenue par des formateurs qui croient en elle et en son projet. Elle obtient son certificat de socio-esthéticienne il y a trois ans, ce qui marque le début de cette nouvelle aventure professionnelle.
« Mon objectif est d’accompagner les personnes fragilisées, de les aider à retrouver leur estime de soi à travers des soins de beauté, mais aussi par une écoute attentive et bienveillante. »
L’aventure entrepreneuriale n’est pas simple. Malgré un entourage qui parfois doute de la viabilité économique de la socio-esthétique, Belinda reste convaincue de la pertinence de son métier.
« J’ai eu des doutes, bien sûr. Mais chaque fois que je rencontre des personnes qui bénéficient de mes soins, je sais que j’ai fait le bon choix. »
Son parcours prend une nouvelle dimension avec l’aide de l’Adie, une rencontre décisive dans son projet entrepreneurial. L’Adie est un soutien essentiel. Ils l’aident à structurer son projet, à monter son dossier et à trouver un financement. Elle voit l’accompagnement de l’Adie bien au-delà de l’aspect financier, pour elle c’est un véritable soutien moral et administratif.
« La communication a été un défi, surtout avec certaines entreprises ou structures, mais j’ai trouvé des solutions. L’Adie m’a beaucoup aidée à faciliter ces échanges. »
Aujourd’hui, Belinda travaille dans plusieurs structures médico-sociales, comme des EHPAD et des associations, et intervient également au domicile de particuliers. Elle fait partie du Comité de Socio-Esthétique de France (COSE) en tant que référente pour la région Aquitaine, où elle soutient d’autres socio-esthéticiennes et promeut la profession.
« Mon rôle est de fédérer la profession, de sensibiliser les structures médico-sociales et d'accompagner les projets innovants dans ce secteur. »
Les projets de Belinda sont ambitieux. Elle souhaite élargir son réseau et encourager l’inclusion de la socio-esthétique dans les prises en charge des publics fragiles. Elle rêve également d’accompagner d’autres personnes en situation de vulnérabilité à entreprendre dans ce domaine.
«Je veux sensibiliser les conseils régionaux, les départements, les structures médico-sociales pour que la socio-esthétique soit reconnue comme une véritable aide pour les personnes vulnérables. »