En 2020, Bénédicte a créé Ejwé Lingerie, une marque de sous-vêtements féminins écoresponsable et engagée, qui propose des « essentiels » pour toutes les femmes. 

Après une formation de stylisme et modélisme en lingerie, Bénédicte fait carrière dans l’industrie de la mode. Au fil de ses expériences à Paris, New York et Hong Kong, elle découvre l’envers du décor de ce secteur d’activité.

« J’aimais mon métier mais je ne me sentais pas alignée avec mes valeurs. Dans l’industrie textile, il y a une course effrénée au prix le plus bas et à la production la plus rapide. Il faut renouveler encore et encore les collections, apporter de la nouveauté constamment pour pousser à la surconsommation… »

En Chine, elle découvre les effets environnementaux dramatiques de ce mode de production. 

En parallèle, Bénédicte constate les problématiques liées aux armatures et rembourrages des soutiens-gorge disponibles sur le marché.

« De nombreuses femmes retirent leur soutien-gorge avec soulagement dès qu’elles passent la porte de leur domicile car les armatures rendent la lingerie inconfortable. Les rembourrages, quant à eux, ont standardisé la forme de la poitrine des femmes, ce qui est mauvais pour l’estime de soi, en effet très peu de poitrines correspondent à l’image que la société renvoie d’une ‘belle’ poitrine. »

Elle-même à la recherche de lingerie sans armature, confortable tout en apportant du maintien, elle décide de penser une marque répondant à son besoin.

C’est ainsi que naît le concept d’Ejwé Lingerie.

« Je souhaitais créer une marque qui allierait confort, maintien, respect de l’environnement et valorisation de la féminité naturelle. Des sous-vêtements pensés et conçus pour accompagner le mouvement sans le restreindre, et fabriqués dans des matières naturelles, respectueuses du corps des femmes et de la planète. » 

Sans connaissances pratiques du monde de l’entrepreneuriat, Bénédicte cherche des structures-ressources pour l’aider à construire son projet. C’est ainsi qu’elle rejoint « Les Audacieuses » le programme de La Ruche qui accompagne les femmes dans le développement de leur projet à impact. Elle participe également à divers ateliers en lien avec la création d’entreprise, dont des rencontres sur le financement où elle découvre l’Adie. 

À la sortie du programme, elle lance une première collection sur ses fonds propres et à l’aide d’une campagne de financement participatif réussie. 

« Ma gamme sera complétée au fur et à mesure par des nouveaux coloris, et des modèles qui s’adapteront à toujours plus de formes de poitrine, mais toutes mes créations sont pensées pour durer dans le temps, que ce soit en termes de style ou de qualité du tissu. »

En effet, dans une dynamique de slow fashion, Bénédicte ne souhaite pas pousser à la surconsommation en renouvelant ses créations trop régulièrement, mais répondre à un réel besoin des femmes. Toutes ses pièces sont en coton bio et durable.

Pour valoriser ses créations, elle s’attache à mettre en avant la diversité des corps féminins.

« Avec la création de la marque, j’avais aussi à cœur de représenter la diversité des corps des femmes. Tous les corps sont OK et toutes les poitrines sont OK. Tous mes modèles sont des mannequins non professionnelles aux silhouettes variées. »

Quelques mois après son lancement, Bénédicte a besoin d’un peu de trésorerie pour continuer à développer son activité. 

« J’ai alors sollicité l’Adie, qui m’a accordé un prêt. »

Aujourd’hui, avec l’amélioration de la situation sanitaire et la reprise des évènements physiques, la créatrice aspire à faire connaitre davantage sa marque en participant à différents marchés de créateurs, et en présentant ses créations dans des concept-stores.

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Crédit photo : © Ghania Iratni