« Avant ce projet, j’avais déjà emprunté plusieurs fois le chemin de l'entrepreneuriat. Mais je l'ai fait sans trop réfléchir, en me lançant simplement, sans moyens, ni accompagnement. Cette fois-ci, j'ai fait appel à la chambre de commerce, je suis passé par CitésLab et par l’Adie. J’ai mis toutes les chances de mon côté. »

C’est au travers des réseaux sociaux que le projet de Célestin s’est construit. D’abord par la constitution d’une large communauté virtuelle qui s’est progressivement muée en connexions concrètes.

« Tout a commencé avec un groupe sur Snapchat. J'ai acheté une trottinette électrique à avec une autonomie de 100 kilomètres. Chaque fois que je rencontrais quelqu'un en ville avec une trottinette de puissance similaire, je l'ajoutais au groupe. Au fil des trois dernières années, notre groupe est passé de 2 ou 3 membres à plus de 100, et nous nous réunissions régulièrement pour des activités et des échanges. »

Célestin constate ensuite que la demande sur le territoire fait face à une offre et des délais de réponse importants. Un seul atelier proposait ce genre de prestation sur Caen et ses alentours.

« Rapidement, je suis devenu M. Trottinette. Je recevais des appels de personnes que je ne connaissais pas pour des réparations. Mais les allées et venues et le nombre de trottinettes stockées dans mon appartement devinrent rapidement un problème. C'est pourquoi, j'ai décidé de franchir le pas et de créer une entreprise dans ce domaine. J'ai suivi une formation que j’ai combinée avec les connaissances acquises de manière autodidacte. »

Tout en étant salarié, Célestin consacre beaucoup de temps à son projet. Il se forme pour comprendre le fonctionnement de ce secteur, continue à réparer des trottinettes pour son entourage et commence les démarches pour la recherche d’un local.

« Le plus grand défi pour l'ouverture de mon entreprise a été de trouver l’emplacement idéal avec un loyer abordable et des frais d'agence cohérents. »

Docteur Trot’ est aujourd’hui implanté à Hérouville-Saint-Clair, face à un tout nouveau skate park. Cet équipement attire beaucoup de jeunes, souvent adeptes des trottinettes électriques.

« Chauffeur routier pendant 5 ans, le contact avec la clientèle me manquait. Bien qu'offrant une sensation de liberté, ce métier implique également de passer beaucoup de temps enfermé. »

Aujourd’hui, Célestin a trouvé la combinaison idéale. Travailler dans son atelier, recevoir la clientèle, gérer ses commandes et la notoriété de Docteur Trot via les réseaux sociaux et un site internet à venir.

« Je réalise que je ne peux pas tout faire seul. J’aimerais créer des emplois, engager un ou deux apprentis. En parallèle, je compte transformer le groupe Snapchat en association. Cela entraînera toute une série d'initiatives, comme des courses de trottinettes électriques sur circuit au Mans et à Nantes. »