Portrait

Chaima, couturière solidaire

« Il faut que tout le monde contribue, à sa façon. Coudre des masques, c’est ma façon d’être solidaire face à la crise actuelle. »

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C’est en avril 2018 que Chaima a lancé sa micro-entreprise. Avant cela, cette jeune femme de 36 ans, arrivée de Tunisie où elle avait déjà son atelier de couture, était restée 2 ans à la maison pour s’occuper de sa fille. Quand celle-ci a été assez grande pour être confiée à une assistante maternelle, Chaima n’a pas résisté à l’appel de la création d’entreprise et à la tentation de se remettre à confectionner les robes et les tissus d’ameublement dont elle a le secret.

Mais ça c’était avant.

Comme des millions d’entrepreneurs, l'activité s’est arrêtée du jour au lendemain de l'annonce du confinement national, le mardi 17 mars 2020 à 12h.

« L’Adie m’a soutenue à fond. Dès la première semaine du confinement, ma conseillère Cécile m’a appelée pour me proposer de reculer l’échéance de mon prêt. Même si je n’en ai pas besoin, ça m’a touché qu’elle me propose de l’aide. »

Mais face à l’ampleur de la crise, Chaima ne supporte pas longtemps l’idée de rester chez elle sans rien faire. C‘est en voyant sur Facebook une femme de 80 ans fabriquer des masques qu’elle décide de s’y mettre aussi. Elle demande à la chambre des métiers de Tarbes l’autorisation de se rendre dans son atelier, juste en face de chez elle, et se met immédiatement à l’ouvrage, à ses frais.

« Je ne pouvais pas rester chez moi les bras croisés. Pour moi, c’est normal de faire ce que je sais faire pour aider la collectivité. Je ne veux pas faire payer mes masques. Je les donne. »

Elle demande à une clinique locale des indications pour concevoir des masques suffisamment protecteurs et se lance. Emballée par le projet, sa voisine Linda, lui propose spontanément de l’aider en la secondant pour la découpe des patrons, des élastiques et les finitions. Chaque jour, Chaima confie à son mari la livraison de plus d’une soixantaine de masques pour le personnel des maisons de retraite, les soignants, les fonctionnaires de police, les assistantes maternelles qui gardent leurs enfants et le personnel de ménage, qui continuent de travailler au péril de leur santé dans les alentours de Tarbes.

Très discrète, Chaima ne cherche pas de publicité et a hésité à nous raconter son histoire. Mais elle espère que son initiative donnera l’envie à d’autres de l’imiter, partout en France. 

« Je suis très contente quand je vois que d’autres couturières se mobilisent aussi. C’est bien la France ! ça fait du bien de voir que les gens sont solidaires. »


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Celles et ceux qui font l'Adie