Portrait

David, un entrepreneur rennais à vélo

« Parler de son projet autour de soi, cela permet de l’enrichir. Savoir s’entourer et ne pas vouloir faire tout, tout seul, c’est aussi pour moi la clé d’un démarrage réussi. En étant accompagné, on va plus vite ! »

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Après avoir obtenu un master en management du sport en Normandie, David s’installe à Rennes en 2009. Cherchant à exercer un métier avec une dominance de pédagogie, il travaille alors en tant qu’éducateur spécialisé auprès d’adolescents. Bien que lui ayant apporté beaucoup en termes de savoir-être, au bout de quelques années, il ne s’y retrouve plus.

« Je me suis remis en question dans ce que je pouvais apporter aux autres. J’ai travaillé sur moi et sur mon parcours, rencontré des experts, des entrepreneurs, et j’ai eu un déclic. Me reconvertir dans le métier que je rêvais de faire quand j’étais enfant : paysagiste ! Je recherchais une expérience en lien avec la nature, le travail en extérieur et avec les gens. »

Il suit alors une formation au CPSA de Combourg et obtient un BTS en un an. Reste ensuite à peaufiner le projet professionnel. L’importance du réseau intervient alors.

« Pendant la période de formation de paysagiste, j’ai rencontré des personnes qui m’ont parlé de Tout En Vélo, coopérative rennaise qui propose un service de livraison exclusivement à vélo. Cette rencontre est le second déclic : développer mon projet autour du vélo ! J’y pensais dès la nuit suivante : éco-jardinage, mobilité douce, respect de l’environnement, etc. Mais me lancer comme ça, sans expérience et à vélo, c’était trop tôt. »

David fait d’abord ses armes à partir de 2016 en tant que jardinier au sein de la ville de Chantepie à côté de Rennes. Une expérience très enrichissante.

« J’étais sur le terrain, par tous les temps, bref, c’était ce que je recherchais. Mais tout en travaillant, des idées me viennent, je poursuis ma réflexion autour de mon projet. Je m’aperçois qu’on peut proposer des interventions sans prendre le camion, sans polluer. Le réseau de Tout en vélo, mes amis jardiniers, d’autres adeptes du vélo m’ont encouragé. Il me fallait ce temps pour me convaincre et transformer les encouragements en réalité. Il me fallait prouver la cohérence du projet. Tout en Vélo avait conçu une remorque pour un jardinier sur Tours, donc je savais que c’était possible ! »

Au renouvellement de son contrat, David prend la décision de ne pas donner suite et renonce à une situation plus stable, pour démarrer son projet entrepreneurial.

« L’idée de mon projet était ancrée et plus forte. Via Pôle emploi, on m'a suggéré un accompagnement à BGE, que j’avais rencontrée au salon Entreprendre dans l’Ouest. J’ai bénéficié d’un suivi individuel. Puis il a fallu boucler le financement. Convaincre les banquiers avec ma situation de demandeur d’emploi, sans beaucoup de garanties, n’a pas été possible. Mes échanges dans le réseau des entrepreneurs ont permis de trouver le programme « Ma cycloentreprise » qui a été un accélérateur. J’ai rencontré l’Adie et le financement s’est fait assez simplement, grâce à mon dossier et au programme. L’Adie m’a permis de financer la remorque et le vélo. L’outillage est couvert par mon apport personnel et un financement participatif via la plateforme Kengo, partenaire de l’Adie. Au global, le financement est de 7000 €. C’est bien moins que si j’avais fait le choix d’investir dans un camion ! Avec le recul, je me rends compte que tout est une histoire de rencontres. Que ce soit lors de ma formation, avec le réseau des entrepreneurs à vélo, et avec Michel, mon conseiller Adie. Je me suis senti soutenu et appuyé. J’ai senti qu’on croyait en mon projet.  »

Son entreprise, David la voit au sein d’un projet plus global, en lien avec l’environnement et l’éco-responsabilité. Le champ des possibles est très large. David veut proposer une vision du jardin de ville plus accessible, casser l’image du paysagiste avec son camion.

« Aujourd’hui, les gens me regardent avec curiosité, mais demain, il faut que cela soit devenu banal. Aujourd’hui, je suis fier que cela se concrétise car cela prend du temps et il y a des moments de doute. Mon rêve serait de ne voir que des entrepreneurs à vélo dans les villes pour réduire les nuisances environnementales et sonores, améliorer la qualité de vie de tous. »

 


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