Djamel lance son entreprise de mobilier à Grenoble

« Aujourd’hui, j'ai réussi, si mon père était encore là, je sais qu’il serait fier de moi. »
Djamel, 45 ans, Grenoblois d’origine, a fondé en 2020 "The Mak Design", une entreprise spécialisée dans la fabrication de mobilier à partir de barils recyclés.
Son parcours a été marqué par de nombreuses difficultés. Ayant perdu son père à l'âge de deux ans et demi, il a été élevé par sa mère avec ses cinq frères et sœurs. Très jeune, il a sombré dans la délinquance. À 18 ans, il a connu sa première incarcération et a passé plus de 17 ans en prison. Ses tentatives de réinsertion ont échoué, et le soutien de ses proches s'est estompé. Cependant, déterminé à changer pour ses enfants, Djamel a trouvé la force de combattre ses démons.
« Le fait de voir mes enfants grandir sans moi, ne pas pouvoir les aider, les conseiller, être là pour eux. C’est ce qui m’a poussé à aller de l’avant et arrêter d’être en colère contre le monde. »
À sa sortie de prison, il a rencontré son ex-compagne, avec qui il a emménagé. En restaurant leur mobilier récupéré, il a découvert son talent pour la création de meubles. Lors d’une crémaillère, les invités ont été impressionnés par ses créations, ce qui l'a poussé à envisager d’en faire son métier. L'idée de travailler avec des barils lui est venue plus tard, lorsqu’il a transformé un vieux baril en barbecue. Inspiré, il a conçu chaises, fauteuils, tables et bars, donnant ainsi naissance à "The Mak Desing".
Djamel a trouvé dans son entreprise une motivation profonde : honorer le nom de son père. Bien que sa famille ait été sceptique, sa mère a toujours cru en lui. Sans argent, il a commencé dans un petit garage, récupérant des matériaux et apprenant à utiliser une machine à coudre grâce à YouTube. Il a posté des photos de ses créations sur Facebook, obtenant des retours positifs.
L'Adie a joué un rôle crucial en lui accordant un prêt sans garant, ce qui lui a permis d'acheter du matériel et de travailler plus efficacement.
« Pour moi, l'Adie représente la simplicité, la rapidité et l'efficacité.»
Aujourd'hui, Djamel est de plus en plus connu grâce aux réseaux sociaux et à ses clients satisfaits. Il a remporté le prix coup de cœur du concours "Rotary Club" et réalisé des commandes importantes, comme le mobilier d'un bar dans les Vosges. Sa plus grande fierté est la réalisation d'un monument pour le parc Rosa Parks à Pont de Claix.
Dans les prochaines années, Djamel espère embaucher des ouvriers et ouvrir un grand magasin vendant ses créations et celles d'autres artisans. Son rêve ultime est de réunir plusieurs artisans sous un même toit.
Malgré les nombreuses difficultés, Djamel a refusé de renoncer. Après une incarcération supplémentaire de deux ans et demi pour une vieille affaire, il a dû regagner la confiance de ses clients en travaillant sans relâche. Aujourd'hui, il est fier de son parcours et de son entreprise, qu'il considère comme son "rêve éveillé".
Réseaux sociaux : @themakdesing