Portrait

Nasreddine, conseiller quartiers à la Rochelle

« J’aime le fait d’être un acteur qui ne compte pas le temps passé avec les porteurs de projets. Que ça dure 20 minutes ou 1h30, il faut que la personne reparte avec une solution. »

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« À notre petite échelle, nous sommes une solution viable pour sortir de la précarité. »

Nasreddine est conseiller à La Rochelle depuis 2017. Mais avant de débuter cette aventure en tant que salarié, Nasreddine fait partie de ces créateurs que l’Adie a accompagné dans la création d’entreprise. À 23 ans, Nasreddine souhaite devenir serrurier. Il rencontre alors l’Adie qui lui permet d’obtenir des primes régionales et un prêt pour se lancer. Son entreprise se développe bien et embauche même plusieurs salariés. Au même moment, il s’investit dans différents réseaux en tant que bénévole et garde un lien très fort avec l’Adie qu’il représente lors de portes ouvertes et d’événements de partage d’expérience. Quelques années plus tard, Nasreddine ressent une frustration : il a arrêté ses études tôt, et souhaite les reprendre. Il passe alors une licence en entrepreneuriat et gestion de projet à Poitiers et contacte l’Adie dès l’obtention de son diplôme pour saisir l’opportunité d’un poste de conseiller qui s’ouvre à la Rochelle. Son entreprise fonctionne plus ou moins toute seule et il a envie de voir autre chose. Il a envie d’intégrer une organisation aux valeurs humaines et l’Adie lui semble une évidence. C’est ainsi qu’en 2017, Nasreddine intègre l’Adie en CDD à mi-temps comme conseiller dans les quartiers puis passe en CDI à temps plein l’année suivante.

Être conseiller en quartier s’est fait naturellement, « Je connais bien les QPV. J’y ai grandi, j’y suis très engagé et ça me tenait à cœur d’accompagner ces porteurs de projets qui ne sont pas beaucoup soutenus. »

Pour Nasreddine, les quartiers présentent quelques subtilités dont la plus importante est la mobilité. « C’est très compliqué de rester au bureau. Il faut consacrer une à deux journées sur le terrain parce que sinon ils ne viennent pas te voir ».

Pour pouvoir se déplacer, Nasreddine utilise son “agence mobile”, une camionnette qui lui permet de prospecter et de recevoir les habitants pour parler de leurs projets de création d’entreprise. Selon lui, l’esprit d’entreprendre est aussi présent dans les quartiers qu’ailleurs, mais autour de projets plus concrets, avec des modèles. Cependant, il remarque aussi une plus grande viabilité des projets et des modèles économiques beaucoup plus concrets. Il explique : « en QPV, la volonté c’est de gagner de l’argent. Alors qu’en centre-ville c’est plutôt des métiers de passion et moins de rentabilité. »

Aux côtés de sa collègue Rachel, avec qui il gère l’agence de La Rochelle, Nasreddine travaille avec de nombreuses partenaires : maisons de quartiers, mairies, référents jeunesse, mais aussi placiers sur les marchés.


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