Âgée de 24 ans, Océane exerce le métier peu courant d’infirmière dermo-correctrice à Maubeuge. D’un geste expert et bienveillant, elle répare les corps en reconstruisant en trompe-l’œil des aréoles mammaires d’hommes ou de femmes ayant survécu un cancer du sein, masque les cicatrices et vergetures et réalise des détatouages sans laser pour enlever des points de marquage de radiothérapie, par exemple.

C’est qu’avant tout, Océane est une soignante. Pendant des années, elle se forme au métier d’infirmière qu’elle exerce pendant quelques mois dans un centre hospitalier. Mais les exigences pesant sur le personnel soignant en temps de pandémie la conduisent à changer de voie.

Sensibilisée à la problématique des corps meurtris par le cancer du sein, comme sa mère qui en a été atteinte quelques années plus tôt, Océane décide d’opérer sa reconversion en effectuant une formation pour se spécialiser en dermo-correction.

« C’est un véritable accompagnement. Les femmes à qui il manque un téton ont le sentiment de perdre leur féminité. Les hommes aussi, sont souvent complexés torse-nu. Cette reconstruction, c’est plus qu’un tatouage, c’est un nouveau départ. »

Son cousin, Damien, est le gérant d’un shop de tatouage et de piercing Addict Piercing Tattoo qui a été financé par l’Adie. Il lui propose de rejoindre son équipe dans sa boutique à Maubeuge. Leurs activités sont complémentaires, ce qui permet rapidement à Océane de trouver son équilibre et d’envisager de créer sa propre activité.

Elle qui n’a jamais songé à entreprendre jusque-là ressent le besoin de se faire accompagner par Réussir en Sambre-Avesnois pour construire son projet. En parallèle, Damien lui présente sa conseillère à l’agence Adie de Maubeuge, qui lui accorde un microcrédit assorti à une prime jeune de l’État qui lui permettent d’acheter le matériel nécessaire au lancement de son activité en septembre 2022.

Aujourd’hui, Océane se livre avec passion à son nouveau métier. Si Océane opère une vraie magie sur ses clients, c’est parce qu’elle y met aussi beaucoup de l’infirmière qu’elle a été.

« Nous travaillons en lien avec les centres de radiothérapie et de chirurgie des hôpitaux, et on prend systématiquement contact avec le médecin, car il faut attendre que les tissus aient bien cicatrisé. »

Dynamique, investie, et déterminée, elle milite avec conviction pour obtenir des subventions afin de financer des reconstructions pour des femmes et des hommes touchés par le cancer du sein.

« Nous cherchons activement des partenaires pour prendre en charge la reconstruction pour les patients, souvent en situation de précarité après la maladie. »