Tauraatua, agriculteur et apiculteur à Maatea en Polynésie Française

« Avoir son activité c’est apprendre tout le temps : l’administratif, les produits, la communication, les relations humaines. C’est aussi grandir en tant que personne. La monotonie n’existe pas ! »
À 30 ans, Tauraatua conjugue la maturité, forgée par son expérience d’agriculteur, et la fougue d’un jeune entrepreneur qui n’a de cesse de se lancer de nouveaux défis. Sur son île natale de Moorea et sur une parcelle familiale de 1000m2, le jeune homme cultive ses pitayas, son miel et du gingembre.
« Étant donné la taille du terrain, je savais qu’il fallait me spécialiser dans des produits de qualité haut de gamme. »
Après des études scientifiques tournées vers l’environnement, Tauraatua a besoin de concret. Il décide de passer du temps avec son père entrepreneur dans le bâtiment. Il commence alors à s’intéresser à l’agriculture.
« J’ai grandi dans un milieu agricole, c’était naturel de me diriger vers ce domaine. J’ai enchaîné deux formations en agriculture et apiculture. »
Tauraatua se perfectionne auprès d’un ami apiculteur qui lui donne des colonies d’abeilles pour se lancer. C’est à ce moment de sa vie que le jeune homme découvre à Tahiti un fruit qui change le cours de son aventure entrepreneuriale : le pitaya. Ce fruit exotique est alors peu cultivé en Polynésie. Tauraatua y voit l’opportunité de se distinguer.
« Je me suis fourni en branches de pitaya et j’ai fait des expériences pour mieux comprendre cette culture. J’ai conscience que me lancer dans l’agriculture c’est accepter que je ne pouvais pas tout maîtriser, comme les conditions météorologiques dont je suis dépendant. »
Le temps que les plants de pitayas poussent, Tauraatua aide ses parents à gérer leur activité de location saisonnière. La naissance de ses jumeaux le fait déménager 3 années à Tahiti. Durant ce temps, il expérimente, s’informe et perfectionne sa technique. De retour à Moorea en 2022, il se consacre à son activité et révolutionne son mode de culture, notamment en réduisant de moitié ses plants.
Afin de se professionnaliser, il s’adresse à l’Adie pour financer l’achat d’un ordinateur pour la gestion administrative, une imprimante et des matériaux pour la construction de tuteurs. Une confiance rare sur l’île pour un entrepreneur en démarrage. Aujourd’hui, Tauraatua est plein d’idées et de ressources. Il pense agrandir son exploitation mais aussi à commercialiser des kits de plants de pitaya, des bacs hors sol, des tuteurs, de l’engrais...