Thomas a créé son entreprise de récupération de balles de golf en plongée dans la région Grand Est

« J’ai voyagé toute ma vie. J’ai bien profité. Maintenant, je me concentre sur le travail, pour être serein financièrement plus tard. Je prépare mon avenir et celui de ma famille. »
Quand Thomas explique ce en quoi consiste son entreprise, les gens ne comprennent pas tout de suite de quoi il s’agit. Il faut dire que faire de la plongée pour récupérer des balles de golf, ce n’est pas courant.
A priori, rien ne prédestinait Thomas à ce métier hors du commun, et sa curiosité pour découvrir de nouveaux métiers. Il est tour à tour boulanger, cuisinier, serveur, saisonnier dans la récolte de fruits et conducteur d’engins, entre la France, les Pays-Bas et l’Australie où il part vivre à 21 ans, avec pas plus de 50 euros en poche.
À son retour en France, il a envie de changement. Au RSA, il répond à une offre d’emploi auprès d’un entrepreneur qui récupère des balles de golf au fond des plans d’eau. Thomas n’a jamais fait de plongée mais il aime se lancer de nouveaux défis et le métier lui plaît instantanément. Pendant plusieurs mois, il apprend les ficelles du métier à ses côtés et lorsque ce dernier prend la décision d’arrêter son activité, Thomas s’autorise à tenter sa chance en se lançant à son compte, avec ses économies.
Au bout d’un an, il a besoin de renouveler son matériel, mais avec si peu de recul sur son activité, les banques ne le financent pas. L’Adie lui finance alors de quoi acheter de nouvelles bouteilles de plongée et un nouveau compresseur.
L’activité de Thomas se développe bien. Tout au long de l’année, il intervient sur les terrains de golf en Espagne, au Portugal, au Maroc, en Irlande, en Suède, au Danemark, en Allemagne et en Italie.
« En 7 mois, je peux récupérer environ 1,6 million de balles de golf. »
Il revend 80 % de ces balles à une entreprise canadienne spécialisée dans le reconditionnement et la revente des balles. Quant au reste des balles en bon état, il les revend sur internet où il propose également des clubs et des sacs de golf d'occasion.
« Tout me plaît dans ce métier. Non seulement c’est écologique, mais en plus c’est un travail bien rémunéré. »
C’est aussi une activité qui demande beaucoup de temps et d’investissement. Thomas passe ses journées sous l’eau, à ramasser des balles pendant 10 heures par jour, aux 4 coins de l’Europe. Mais s’il travaille autant et accepte que ses déplacements fréquents fassent passer sa vie personnelle au second plan, c’est pour préparer l’avenir. À ce rythme, Thomas compte gagner assez d’argent pour pouvoir prendre sa retraite à 40 ans et se consacrer pleinement à sa famille.
« Mon but dans la vie, c’est de vivre dans la montagne, de façon autonome, avec le confort nécessaire. »