ANCT

L’ANCT et le Ministère de la Ville soutiennent l’Adie depuis plusieurs années dans le déploiement de la formation « Je Deviens Entrepreneur » dans 19 agences, implantées dans les quartiers ou à proximité. Ce soutien permet à l’Adie d’accompagner les entrepreneurs des quartiers dans le démarrage de leur activité et la pérennisation de leur entreprise. Par ailleurs, au titre du développement économique local qu’elle génère et des emplois qu’elle crée dans les quartiers, l’Adie bénéficie localement, chaque année, du soutien financier des Contrats de ville afin de soutenir la création d’activités dans ces territoires fragiles.

Interview de François-Antoine Mariani, Directeur général délégué, Agence Nationale de la Cohésion des Territoires

La crise sanitaire que nous avons connue depuis 2020 accentue les difficultés des plus fragiles. Partant de ce constat, en quoi l'entrepreneuriat individuel, notamment dans les quartiers prioritaires, est-il, selon vous, un levier vers une meilleure inclusion ? 

« Le soutien à l’entrepreneuriat individuel, notamment lorsqu’il s’adresse aux publics les plus fragiles tels que ceux issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville, constitue un vecteur puissant d’inclusion sociale et contribue directement à une croissance inclusive. L’accompagnement de ces publics vers une autonomisation économique et financière est vertueuse à la fois pour l’individu, qui crée son propre emploi, mais également pour la société dans son ensemble. En effet, au-delà de la valeur économique souvent modeste de ces entreprises qui génèrent peu d’emplois et un chiffre d'affaires limité, l’entrepreneuriat individuel assure la consolidation des compétences individuelles et favorise ainsi l’employabilité future des publics les plus fragiles. »

Quel rôle souhaitez-vous que l'Adie joue dans les prochaines années auprès des entrepreneurs des quartiers ?  

« L’Adie œuvre depuis plus de 30 ans en faveur de l’entrepreneuriat individuel grâce au microcrédit partout en France et auprès de tous les publics. Son investissement au bénéfice des habitants des quartiers de la politique de la ville n’est plus à démontrer : l’Adie est un partenaire régulier de plus de 90 contrats de ville et réalise chaque année près de 120 actions territorialisées. C’est cet ancrage territorial fort qui nous a conduit à faire de l’Adie, fin 2020, le principal opérateur de la prime Entrepreneur des Quartiers voulue par le ministère de la ville. Pour l’avenir, je formule donc simplement le vœu que l’Adie renforce encore davantage son action auprès des habitants des quartiers prioritaires, et ce aussi bien dans le cadre des contrats de ville, que dans le cadre des dispositifs de droit commun tel que le dispositif d’Inclusion par le Travail Indépendant porté par le ministère du travail. Cette présence est essentielle car si le potentiel entrepreneurial et l’envie d’entreprendre des habitants des quartiers prioritaires n’ont jamais été aussi importants, les freins auxquels ils sont confrontés (difficulté d’accès au financement bancaire, manque de réseau et de culture entrepreneuriale, manque de confiance en soi et peur de l’échec, etc.) sont, dans cette période de crise, sans toute encore plus nombreux. »