À Marseille, Thaïs nous initie aux saveurs de l’Amazonie

« Je suis devenue une source d’inspiration pour les petites filles de ma famille. Faire une différence dans la vie des gens, même si c’est à petite échelle, c’est déjà une grande fierté ! »
Arrivée en France en 2016 pour suivre un master en économie entrepreneuriale, Thaïs n’a jamais voulu quitter Marseille. Mais son pays natal lui manquait, alors elle a décidé de le ramener en Provence.
« Je voulais créer quelque chose qui avait du sens pour moi, dans ma ville de cœur. Je cherchais quelque chose qui me liait au Brésil. »
En quête d’inspiration pour créer son entreprise, Thaïs décide d’aller à Paris pour assister au Salon International de l'Alimentation (SIAL). À l’emplacement dédié aux produits brésiliens, elle entame sa visite en goûtant une boisson à base d’açai. Mais elle ne reconnaît pas le goût de la baie emblématique du Brésil. Alors, elle tente un autre stand, mais là encore, l’açai qu’elle goûte ne ressemble en rien à ce qu’elle connaît. C’est alors que lui vient une idée.
« En sortant du Salon, je me suis dis que personne ne pouvait mieux parler de mon pays que moi-même. Moralement, on n’a pas le droit de se moquer de la France, surtout sur un sujet comme la gastronomie. »
De retour à Marseille, Initiative Marseille Métropole l'accompagne dans ses démarches de création d’entreprise et, en mars 2019, « Du Brésil au Monde » voit le jour. Cette entreprise d’import-export de produits alimentaires authentiques, directement venus d’Amazonie et d’autres régions du Brésil.
Puis le développement éclair de l’entreprise est freiné par la crise sanitaire, et les ennuis s’accumulent pour Thaïs. Confinée en France, elle se tourne vers les banques pour obtenir un prêt, qu’elle n’obtient pas.
C’est alors qu’elle fait la découverte de l’Adie. Sur le site internet, elle prend rendez-vous avec un bénévole pour faire un point sur sa situation. Suite à ce rendez-vous, elle est conviée à un second entretien pour effectuer une demande de microcrédit. Très rapidement, elle débloque un prêt qui lui permet de créer son propre site internet d’e-commerce, de diversifier la gamme en proposant des produits d'art et de déco réalisés par ses partenaires en Amazonie, de refaire son stock et de créer de la trésorerie.
« À l’Adie, je me suis rendue compte que j’étais soutenue par les bonnes personnes. Ma conseillère Karine ? Je peux compter sur elle dans n’importe quelle situation. »
Aujourd’hui devenue une source d’inspiration pour les jeunes filles de sa famille, Thaïs voit plus loin et veut que son parcours inspire au-delà.
« Maintenant que ça marche pour moi, je veux faire passer un message aux femmes : il faut croire en votre projet. Surtout, il ne faut pas avoir peur d’oser. »
En 2022, elle parvient à effectuer une levée de fonds de plusieurs centaines de milliers d’euros.